La formation Art et Foi
Le Studium organisait samedi 16 mars dernier une journée de formation sur le thème de « l’art et la foi », proposant une réflexion sur la manière dont s’articulent ces deux notions.
Précédemment dans la semaine, quelques étudiants du Studium avaient déjà pu suivre cette formation, dispensée dans le cadre de leur formation académique, qui se déroulait sur 3 jours, et comprenait à la fois des heures d’enseignements ainsi que la visite du musée Pierre de Luxembourg à Villeneuve-lès-Avignon. Au cours de cette formation, animée par la philosophe Marie-Jeanne Coutagne, les étudiants étaient invités à réfléchir sur des questions telles que : « Dans quelles mesures les œuvres d’art peuvent-elles exprimer la foi d’une personne, d’une communauté ? » ou encore « Comment les artistes et les théologiens peuvent-ils collaborer pour transmettre le donné de la foi ? »
La formation consistait en une réflexion sur l’art, considéré sous un angle à la fois historique, philosophique, spirituel et théologique. Il s’agissait surtout d’étudier le mouvement dialectique qui s’opère entre l’art et la foi. L’art a ceci de commun avec la foi qu’il cherche à appréhender l’invisible, qui se manifeste dans les transcendantaux (le beau, le bon, le bien…). L’art est donc un moyen éminent pour nourrir la foi, et à l’inverse, la foi vient donner à l’art toute sa consistance. L’enjeu était aussi de mieux comprendre les origines de l’art, et ses évolutions au cours du temps. L’art s’inscrit toujours dans une culture donnée, à une époque donnée, et permet aux artistes d’exprimer toujours une forme d’originalité et de nouveauté.
Deux évènements ont ponctué cette session : la visite du musée Pierre-Luxembourg en Avignon et le témoignage de deux artistes. Lors de la visite du musée nous avons particulièrement commenté l’œuvre d’Enguerrand Quarton (1412-1466), Le Couronnement de la Vierge : ce tableau représente la structure du monde chrétien et la place glorieuse qu'y occupe la Vierge, couronnée par la Trinité.
Une soirée-témoignage en présence de deux artistes
Lors d’une soirée, deux artistes – Bénédicte Le Moigne (peintre et sculpteur) et Davide Galbiati (sculpteur) – étaient invités à partager leur témoignage. Ces témoignages ont permis de mieux saisir les enjeux pastoraux auxquels l’Église fait face aujourd’hui. En effet, l’art contemporain, qui est la manière dont les artistes de notre époque cherchent à donner forme à ce qui est invisible, est appelé à trouver place dans l’Église. Un dialogue peut être mis en place entre les artistes et les théologiens/prêtres, pour qu’ils puissent marcher ensemble dans la transmission du donné révélé.
En participant à cette session, ce ne sont pas d’abord des réponses qui nous ont été donnés mais bien des portes qui se sont ouvertes sur le domaine de l’évangélisation.
Quant à la journée du 16 mars, organisée dans le cadre des cours publics du Studium, elle avait pour thème « la révélation du visible ». A partir de la présentation d’œuvres mais aussi de citations d’artistes et de philosophes, Marie-Jeanne Coutagne a retracé à grands traits, en philosophe, une histoire de l’art avec les problématiques propres à chaque époque : de l’icône, où c’est le spectateur qui est regardé, à la valorisation de la perspective, où c’est l’œuvre qui est regardée, jusqu’à l’art moderne et, pour certains, le dépassement de l’image. Le combat intérieur, parfois tragique, et le génie propre de l’artiste sont aujourd’hui mis en valeur mais il n’en a pas toujours été ainsi, son rôle social ayant évolué dans le temps. Les ateliers ont permis des échanges d’expérience fructueux, notamment sur les rencontres avec des incroyants autour de l’art.
Jérôme Techer - Séminariste en 1ère année de Baccalauréat canonique