La place des femmes dans le mystère chrétien et dans l'Eglise

La seconde partie de la réflexion de Sr Marie-David Weill, c.s.j., débutée en mars juste avant le confinement, a ouvert le 3 octobre les Samedis du Studium de la nouvelle année académique 2020-2021.

 Comme chaque samedi – hors confinement ! – le Studium accueillait le 3 octobre de nombreux participants pour la conférence de sœur Marie-David Weil sur la place de la femme dans l’Eglise. C’était le second ''Samedi du Studium'' sur ce sujet remarquable et bien actuel. Il convenait de lui accorder une réflexion théologique ample et les participants ont exprimé leur espérance d’une troisième séance !

La première partie de la conférence soulevait deux faits importants : le premier est que la différence et l’égalité de la femme et de l’homme n’est pas seulement une revendication récente des féministes. Le second, que le féminisme naît dans un contexte judéo-chrétien. C’est pourquoi Sœur Marie-David a pris le temps de rappeler les grands apports de sa précédente conférence sur la lecture de la Genèse avant de proposer un large panorama des féminismes contemporains. Si les premières revendications étaient de type ''égalitaires'' (XVIIIe-XXes.), la seconde moitié du vingtième siècle a exploré d’autres voies parfois paradoxales. On peut aujourd’hui se demander avec le Pape François « si ce que l’on appelle la théorie du gender n’est pas également l’expression d’une frustration et d’une résignation, qui vise à effacer la différence sexuelle parce qu’elle ne sait plus s’y confronter » [1].

Dans l’Eglise, la présence des femmes pourrait être valorisée dans cinq domaines : formation (recherche), pédagogie, spiritualité (et accompagnement des personnes), pastorale et responsabilité. Très vite, les auditeurs de Sœur Marie-David ont perçu que cette question de la place des femmes est finalement à deux niveaux. On peut effectivement travailler à la relation entre les hommes et les femmes à l'intérieur de l'institution ecclésiale. Cependant les cinq domaines nommés sont des lieux où le ministère ordonné n’est pas indispensable. Par conséquent les revendications actuelles manifestent, parfois, une compréhension erronée de l’Eglise.
L’intérêt de cette matinée de réflexion était en dernier ressort de recentrer le sujet sur la vocation baptismale. C’est pourquoi Sœur Marie-David a précisé le rôle de Marie, central dans les évangiles : servante (Lc1), elle veille (Jn 3) et accompagne son Fils jusqu’au bout. Dans sa réponse de foi, elle ne manifeste pas seulement la vocation féminine. Contempler et imiter Marie n’est pas réservé aux femmes : elle est l’icône de l’Eglise et la parfaite disciple, comme le dit Jésus lui-même (Mt 12,50). Ainsi, comprendre la place de la femme n’est pas une quête ''identitaire''. Au contraire, cette recherche ouvre à nouveau frais la compréhension de la vocation baptismale dont la femme est comme le ''marqueur''.

[1]Pape François, catéchèse sur Homme et femme, différences et complémentarité, 15 avril 2015.