L'Épiphanie de la Beauté
La journée « art et foi » fin avril a rassemblé une quarantaine de personnes sur le thème « Notre-Dame, l’art et la beauté ».
Le jour de la fête de Sainte Catherine de Sienne, c’est un membre de la famille dominicaine, Mgr Jean-Louis Bruguès, qui nourrissait la réflexion des participants. Celui qui fut notamment chargé des archives pontificales et de la bibliothèque du Vatican de 2012 à 2018 a mis en relief « la voie de la beauté » (via pulchritudinis) comme chemin d’évangélisation, à l’heure où la raison est mise en procès.
Le beau nous touche, nous saisit, nous invite au recueillement. La beauté s’invite pour habiter chez nous et nous transformer, nous donnant la nostalgie de Celui qui est à l’origine de toute beauté, comme le dit St Augustin dans les Confessions : « Bien tard je t’ai aimée, ô Beauté si ancienne et si neuve, bien tard je t’ai aimée ». L’Église, qui a de tout temps exprimée sa foi dans des œuvres d’art qui ne cesse d’attirer les visiteurs dans les églises, est invitée à nouer une nouvelle alliance avec les artistes pour susciter aujourd’hui une nouvelle « épiphanie de la beauté ».
Dans sa lettre aux artistes en 1999, commentée largement par Mgr Bruguès, saint Jean-Paul II évoque « la profonde affinité » de l’art authentique avec « le monde de la foi ». « Pont jeté vers l’expérience religieuse » il est « par nature un appel au Mystère ». Dieu lui-même, en regardant son œuvre, ne l’a-t-il pas trouvée « bonne et belle » (Gn 1 dans la traduction grecque) ? L’artiste perçoit quelque chose de cette admiration dans sa propre création : « vous avez contemplé l’œuvre de votre inspiration, y percevant comme l’écho du mystère de la création, auquel Dieu, seul créateur de toutes choses, a voulu en quelque sorte vous associer ». N’est-ce pas à la lumière de l’Esprit-Saint qu’il faut lire toute œuvre d’art, si c’est lui qui est à l’origine de toute création ?
Si « tous ne sont pas appelés à être artistes », « la tâche d’être artisan de sa propre vie est confiée à tout homme : en un certain sens, il doit en faire une œuvre d’art, un chef-d’œuvre ». La journée a fait une large part à de riches échanges avec le conférencier.