Rencontre avec la Faculté Jean Calvin

Malgré la délicatesse et la complexité du sujet qui nous rassemblait, sujet qui depuis des siècles fait débat et a fait couler beaucoup d’encre tant chez les théologiens catholiques que chez les théologiens réformés, l’ambiance fut très fraternelle et conviviale. La suggestion principale est qu’au-delà des points d’abus de l’histoire contre lesquels Luther a réagi, nous puissions dans une attitude d’humilité, mieux comprendre la foi de l'autre de l'autre, telle qu'il l'exprime. De fait, le directeur du Studium, le Père Jean-François LEFEBVRE dans son mot introductif, précisa l’esprit dans lequel devrait se dérouler la journée : esprit d’écoute, afin d’accueillir la doctrine de chacun dans la charité.  

La Cène, simple commémoration ? Présence réelle ou présence sacramentelle ou substantielle ? De quelle manière le Christ est présent ? Transsubstantiation ou présence en substance ? Matérialisme ? Spiritualisme ? La messe une œuvre utile, nécessaire ou inutile ? Une œuvre humaine ou divine ? 

Après les interventions du Père Bernard MINVIELLE et de monsieur Daniel BERGESE sur le point saillant de “la présence du Christ dans l’eucharistie et dans la Cène”, nous eûmes un temps d’échange et d'éclaircissement sur des points théologiques en grand groupe, puis en petits groupes l'après-midi pour approfondir les échanges. A travers ces échanges, nous avons pu saisir que l’opposition entre réformés et catholiques en théologie en générale, et particulièrement sur le sujet qui nous a rassemblés (sacramentaire), semble être un débat souvent faussé par la méconnaissance mutuelle. Débat d’herméneutique, d’exégèse, de sotériologie, d’ecclésiologie, qui nécessite une clarification de termes précis pour les distinguer et mieux saisir les doctrines.  

L’Église catholique dans sa doctrine ne fait rien de mécanique ni de magique, mais manifeste et affirme le don gratuit de Dieu à l'œuvre dans les sacrements notamment dans l'eucharistie, bien que le ministre soit pécheur, par le Christ l’unique médiateur et dans l’Esprit Saint.  Pour nos frères réformés, le Christ est réellement présent pendant la célébration. La parole a plus d'importance que le sacrement.

Nous pouvons dire qu’au terme de cette journée, des pistes de réflexion furent ouvertes dans le cœur de chacun. La nouvelle perspective à avoir pour tous, est de se laisser posséder par la Vérité, le Christ, et non pas de vouloir posséder la vérité.  

Que ce soit dans la Cène ou dans l’Eucharistie, on est réellement nourri par le Christ pour la vie éternelle.