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Visite de Mgr Abbo Chen au séminaire
Le vendredi 22 septembre, le séminaire du Studium a eu la visite de Mgr Abbo Chen, évêque du vicariat apostolique de Mongo au Tchad venu rencontrer les séminaristes. Le vicariat fait à peu près la taille de la France et s’étend de la frontière avec la Centrafrique jusqu’à la frontière libyenne, avec une grande zone désertique au Nord et la forêt au Sud.
Venu pour la visite ad Limina des évêques du Tchad à Rome, Mgr Abbo en a profité pour rendre visite aux responsables de l’ACN International (AED) et d’autres organismes bienfaiteurs en Allemagne. Sur le chemin vers Rome, il s’est arrêté à Venasque, où il rendait visite à deux jeunes prêtres tchadiens en formation dans l’Institut Notre-Dame de Vie. Il fait lui-même partie de cet institut depuis une vingtaine d’années.
Mgr Abbo nous a parlé de son ministère marqué par une grande espérance, dans un vicariat où les catholiques représentent moins d’1% de la population et où les prêtres sont très peu nombreux. Il est témoin de la ferveur de communautés isolées les unes des autres, qui ne voient parfois le prêtre qu’une fois par an, et l’évêque encore plus rarement. Animées par des catéchistes laïcs qui organisent la vie de foi autour de l’écoute de la Parole de Dieu, ces communautés vivantes accueillent beaucoup de catéchumènes. Les visites du prêtre ou de l’évêque sont l’occasion de célébrer les sacrements : l’évêque passe beaucoup de temps à l’écoute des fidèles, dans la célébration du sacrement de la réconciliation qui libère beaucoup de fidèles d’un poids de culpabilité. Puis l’eucharistie est une véritable fête. On célèbre aussi les mariages et les baptêmes. Dans le Nord musulman, c’est par la venue de chrétiens du Sud que les communautés grandissent : jeunes venus étudier ou fonctionnaires mutés.
Le vicariat est limitrophe avec le Soudan, pays frappé actuellement par une guerre civile qui fait fuir beaucoup de réfugiés, femmes et enfants pour la plupart, sous un soleil de plomb, vers le Tchad. L’évêque organise aussi les secours avec les moyens du bord, modestes, mais une connaissance des vrais besoins d’une foule qui manque de tout. Il doit parfois batailler avec des employés d’organismes internationaux scrupuleux dans le respect de protocoles administratifs minutieux là où l’urgence se fait sentir.
Un motif de joie : les jeunes prêtres originaires du diocèse récemment ordonnés et les deux diacres en vue du sacerdoce ordonnés il y a quelques semaines. Le Seigneur pourvoie pour accompagner la croissance des communautés.
Le dialogue des séminaristes avec ce témoin de l’espérance fut riche et dynamisant. Une invitation à devenir des pasteurs à l'écoute du peuple de Dieu.
P. Jean-François Lefebvre
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