Le Studium à la messe du pape à Marseille
Le 23 septembre 2023 est une date qui marque l’histoire de l’Eglise de France : devant 60000 fidèles, le pape François est venu célébrer la messe au stade-vélodrome de la cité phocéenne, à l’occasion des Rencontres Méditerranéennes. Les séminaristes et formateurs du séminaire ainsi que quelques étudiants du Studium ont eu la chance de se rendre à Marseille pour participer à cet événement exceptionnel. Le Studium a fait le choix de partir avec la paroisse de Venasque et l’organisation du diocèse d’Avignon, permettant de nombreux échanges fraternels entre nos professeurs et étudiants, et les autres membres de l’Eglise de la région. Les Marseillais, très honorés de la visite du pape dans « leur stade vélodrome » ont réservé à ce dernier un très bon accueil, digne de leur réputation. Quoiqu’affaibli par l’âge et la maladie, le souverain pontife a salué Marseille et toute la France avec un large sourire et une joie qui rayonnait.
Le pape s’est largement exprimé sur les questions touchant à l’hospitalité, la compassion et l’accueil du prochain, dans son homélie qui portait sur l’évangile de la Visitation (Lc1, 36-59). Le Saint Père s’est notamment arrêté sur l’expression « tressaillement » qui apparaît dans ce passage de l’Evangile : « L’expérience de foi provoque avant tout un tressaillement devant la vie. […] L’expérience de la foi provoque aussi un tressaillement devant le prochain. Dans le mystère de la Visitation, en effet, nous voyons que la visite de Dieu n’a pas lieu à travers des événements célestes extraordinaires, mais dans la simplicité d’une rencontre. Dieu vient sur le seuil d’une maison de famille ».
En évoquant St Vincent de Paul, il nous a encouragé à nous laisser toucher par les plus fragiles : « Rappelons-le toujours, même dans l’Église : Dieu est relation et souvent il nous rend visite à travers des rencontres humaines, quand nous savons nous ouvrir à l’autre, quand il y a un tressaillement pour la vie de ceux qui passent chaque jour à nos côtés et quand notre cœur ne reste pas impassible et insensible devant les blessures de ceux qui sont les plus fragiles. »
Enfin, il nous a appelé à une profonde et perpétuelle conversion du cœur en nous laissant travailler en profondeur par l’Évangile, pour être artisans du Royaume : « Frères et sœurs, je pense aux nombreux “tressaillements” qu’a connus la France, à son histoire riche de sainteté, de culture, d’artistes et de penseurs qui ont passionné tant de générations. Aujourd’hui encore, notre vie, la vie de l’Église, la France, l’Europe ont besoin de cela : de la grâce d’un tressaillement, d’un nouveau tressaillement de foi, de charité et d’espérance. Nous avons besoin de retrouver passion et enthousiasme, de redécouvrir le goût de l’engagement pour la fraternité, d’oser encore le risque de l’amour dans les familles et envers les plus faibles, et de retrouver dans l’Évangile une grâce qui transforme et rend belle la vie. ». En ce sens, il a rappelé que l’archidiocèse de Marseille avait été le premier au monde à être consacré au Sacré Cœur en 1720, et il nous a invité à être « des signes de la tendresse de Dieu dans "l’épidémie de l'indifférence" actuelle ». Puis très humblement, dans son exhortation à la fin de la messe, il nous a demandé de prier pour lui car « ce travail n’est pas facile ».
Cette messe constituait un moment fort de communion ecclésiale puisqu’elle réunissait un grand nombre de catholiques de toute la France et du pourtour méditerranéen. Les professeurs et étudiants du Studium ont été heureux de participer à ce rassemblement marqué par la prière, la charité mutuelle et la joie partagée de l’Evangile.
Marie Geyer, étudiante au Studium