Tirer parti du patrimoine religieux local pour annoncer la foi

Comment mettre en valeur le patrimoine religieux et en tirer parti pour annoncer la foi ? C’est à cette question que s’est attelée la quatrième journée « art et foi », qui a réuni 25 participants au Studium le 29 mars dernier.

Comment mettre en valeur le patrimoine religieux et en tirer parti pour annoncer la foi ? C’est à cette question que s’est attelée la quatrième journée « art et foi », qui a réuni 25 participants au Studium le 29 mars dernier. Il y a deux ans, Mgr Bruguès avait souligné que si beaucoup désertent aujourd’hui les célébrations liturgiques, des foules entrent dans nos églises pour une visite, attirées par la beauté qu’ils peuvent y contempler. Comment annoncer la foi à ces personnes qui viennent à nous ? La voie de la beauté est certainement un chemin très actuel pour l’Eglise, et les longues queues pour la visite de la cathédrale Notre-Dame de Paris en sont un indice révélateur. Toutefois, il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’à Paris pour découvrir la beauté de l’art sacré. Aussi la journée « art et foi » a voulu chercher comment tirer parti du patrimoine religieux local pour annoncer la foi.

La journée a comporté des temps d’enseignement, une visite de l’église du village de Saint-Didier, un temps d’atelier et une table ronde finale.

Philippe Lefebvre, lui-même peintre d’icônes et sculpteur, a présenté dans un premier temps un parcours synthétique de l’enseignement des derniers papes sur la voie de la beauté : de Paul VI au pape François, qui vient d’être rappelé à Dieu, tous ont souligné l’importance de ce chemin vers Dieu et encouragé les artistes à enrichir le patrimoine religieux en exprimant la foi dans la culture d’aujourd’hui. Ainsi le Pape François : « Telle est donc votre tâche en tant que poètes, conteurs, cinéastes et artistes : donner vie, chair et expression verbale à tout ce que l'humanité vit, ressent, rêve et endure, créant ainsi harmonie et beauté. Cette tâche "évangélique" nous aide également à mieux comprendre Dieu, le grand poète de l'humanité. » (Discours aux participants au Congrès « l’esthétique globale de l’imagination catholique » 27 mai 2023).

Marie-Claude Léonelli, historienne de l’art et membre de la commission d’art sacré d’Avignon a ensuite retracé l’histoire du patrimoine religieux, en soulignant combien l’artiste (à l’époque plutôt perçu comme un artisan) était au service de l’expression de la foi, avec des commandes bien précises.

La visite de l’église de Saint-Didier a permis de faire des « travaux pratiques » en percevant comment l’ornementation d’une église est liée à l’histoire de la communauté paroissiale, elle-même liée à l’histoire politique et religieuse du Comtat Venaissin. La découverte des œuvres dans leur matérialité à partir des techniques utilisées fut aussi une découverte.

Un deuxième temps d’enseignement de Madame Léonelli a abordé la question de l’image, expression et support de la foi.

Les trois ateliers qui ont suivi ont suscité des échanges autour de l’organisation de la visite d’une égliseparoissiale, de la mission de la commission diocésaine d’art sacré et de textes du magistère de l’Eglise sur la voie de la beauté.

La table ronde finale a permis aux différents intervenants de préciser leur pensée en répondant aux questions.

Les participants, dont beaucoup sont engagés déjà dans l’annonce de la foi et la visite d’églises, ont pu ainsi approfondir ce chemin d’évangélisation qu’est la découverte de l’art sacré.

P. Jean-François LEFEBVRE

Professeur d'études bibliques